Heureux de vous retrouver pour poursuivre notre parcours estival sur l’épargne éco-responsable ! La semaine dernière, on vous interpellait dans notre premier article sur le sens que vous donnez à votre argent ... ou pas ! Vous avez peut-être eu un déclic, un éclair de conscience en lisant notre papier ou c’était juste la lecture de plus qui vous a fait basculer. On n’aura pas perdu notre temps au moins... Pour assurer un avenir apaisé et respirable à nos enfants, nous avons commencé à changer nos logiciels de pensée et revoir nos manières de vivre, produire, consommer et créer de la richesse. La finance n’échappe pas à cette mutation en profondeur. Et, de surcroît, elle doit y contribuer. Pourtant, les acteurs historiques sont un peu à la traîne. Les lignes bougent difficilement, surtout dans un secteur d’activité historiquement monopolistique et très réglementé. Mais, haut les coeurs ! Tous les espoirs sont permis, ça commence maintenant. La preuve dans la suite de cet article. “Jeune Skywalker, apprends à maîtriser…” l’épargne éco-responsableQu’importe que ce soit par opportunisme pour s’adapter à une demande qu’elle sent de plus en plus pressante ou parce que certains convaincus oeuvrent aussi en leur sein (“si si, y’en a !”), les acteurs traditionnels commencent à prendre en compte ces nouveaux enjeux. Le secteur intègre désormais une dose de social et/ou d’environnemental dans ses solutions. Vous serez même surpris d’apprendre que les produits d’épargne éco-responsable, par exemple les fonds misant sur les entreprises les plus vertueuses en matière de responsabilité sociale et environnementale (RSE), obtiennent les meilleurs rendements dans le temps (cf. plus bas les fonds ISR). En clair et sans décodeur, cette épargne vertueuse ne vous impose pas de sacrifier vos convictions et valeurs à vos attentes en matière de rentabilité, et inversement. Avec de tels atouts, vous vous demandez certainement comment vous avez pu passer à côté ? A qui la faute ? A votre banquier ? A votre manque de curiosité ? Vous n’êtes pas titulaire d’un master en finance de marché ni d’un MBA et le domaine de la banque vous fait fuir ? Pas de panique ! On va faire de vous de vrais petits “jedis” dans la galaxie des placements éco-responsables, histoire de vous faire rallier le bon côté de la force. Un grand choix de produits s’offre à vous, ouvrez grand le coffre de votre Faucon Millenium. L’épargne responsable : mettez de la vie dans votre assurance vie !Il existe des assurances vie qui se démarquent des produits classiques, à savoir des fonds en euros qui représentent un tiers de l’épargne financière des Français et garantissent le capital. Signe que les épargnants recherchent la sécurité, ces contrats représentent 80 % des 1 650 milliards versés dans l’assurance-vie. Pour les plus audacieux et engagés d’entre vous, vous pouvez aussi opter pour des unités de compte qui vous offrent la liberté de choisir des supports en fonction de votre sensibilité au risque et de vos préférences individuelles Au sein des contrats d’assurance vie, nous sommes une majorité à plébisciter les fonds en euros. Ils rapportent peu mais offre l’avantage de garantir le capital. Ils représentent 80 % des 1 650 milliards au total, Signe que les épargnants Français recherchent la sécurité. Mais il existe aussi des supports qui se démarquent. Pour les plus audacieux et engagés d’entre vous donc, vous pouvez opter pour des unités de compte (aussi connus sous le nom de code “UC”) qui offrent la liberté de choisir des supports en fonction de votre sensibilité au risque et de vos préférences individuelles. Concrètement, vous avez la capacité d’investir votre argent dans des entreprises de l’économie réelle. Encore mieux, en choisissant des fonds ayant le label ISR, vous investissez dans des entreprises ayant adopté des pratiques respectueuses en matière sociale et environnementale. Vous pouvez ainsi influencer ces mastodontes pour encourager les bonnes pratiques. Il est possible de sélectionner ces fonds en fonction de thématiques spécifiques (énergies renouvelables, emploi, eau…), mais difficile de s’y retrouver et surtout de trouver un niveau d’exigence à sa mesure sans l’aide d’un professionnel. Faites-vous accompagner ou, a minima, allez faire un tour sur internet, par exemple sur le site de Finansol (www.finansol.org), pour identifier les placements les plus sérieux et engagés. L’épargne solidaireAvec des encours de 11,5 milliards d’euros en 2017, les produits d'épargne solidaire ont vu leur encours grimper de 18,3% (source: baromètre Finansol de la finance solidaire). Les placements solidaires sont directement investis dans des structures de différents domaines tels que l’insertion, le logement social, la microfinance, les énergies renouvelables, le commerce équitable ou encore l’éducation… Parmi ces placements, l’on trouve des livrets et des OPC. Toujours selon le baromètre Finansol 2017, plus d’un million de Français ont choisi l’épargne solidaire pour 2 millions environ de produits solidaires souscrits. Alors, êtes-vous prêts à grossir les rangs ? - les livrets solidaires : 100% de l’épargne collectée est fléchée vers les acteurs de l'Économie Sociale et Solidaire (ESS). Grosso modo, vous vous constituez une épargne de sécurité (aucun risque de perdre sa mise), liquide (vous pouvez déposez ou retirez de l'argent quand bon vous semble) qui soutient des entreprises ayant des activités à fort impact social et/ou environnemental. La NEF, coopérative de finance éthique, et le Crédit Coopératif sont les deux figures emblématiques de cette nouvelle finance inclusive. Le petit "plus" offert par ces banques éthiques concerne la possibilité de redistribuer tout ou partie des intérêts produits à des associations. On parle alors de livrets de partage. - les fonds 90/10: si vous avez la chance (ou la malchance – chacun voit midi à sa porte) de travailler dans un grand groupe, vous pouvez être associé à sa réussite financière via le versement d’un intéressement, d’une participation ou d’un abondement sur un plan d’épargne entreprise (PEE). La loi Fabius de 2001 a imposé la présence d’au moins un fonds solidaire dit 90/10 au sein des contrats d’épargne salariale. Ces fonds permettent de flécher votre argent sur des projets utiles socialement, en France ou à l’international, mais sur une partie seulement de l’enveloppe du fonds (maximum 10%). Le reste - de plus en plus géré selon les principes ISR - est placé dans des entreprises plus “classiques”, et permet de garantir un certain rendement et la liquidité des fonds (il est plus facile de revendre une action d’une grande entreprise cotée en bourse qu’un titre participatif dans une structure de l’économie sociale et solidaire). Un (presque) scoop rien que pour vous ! Dans un avenir proche, il pourrait être obligatoire pour les banques de proposer au moins un fonds 90/10 au sein de leurs contrats d’assurance vie. Dans un marché régi par l’offre, on aime bien quand la réglementation donne un vrai coup de pouce aux placements éco-responsables ! Laissez-vous tenter par le crowdfunding (ou financement participatif “dans la … langue de Molière”)Le crowdfunding, c’est littéralement le financement par la foule. Il existe sous trois formes pour permettre aux entreprises de lever des fonds. En capital (ou equity), les investisseurs (des particuliers comme vous et nous) obtiennent des parts du capital des startups et sont actionnaires à part entière. Le crowdfunding en dette (ou lending) permet aux entrepreneurs de lever des fonds sous forme d’emprunts qu’ils remboursent aux prêteurs (vous et nous encore) selon des conditions prédéterminées (échéances, taux d’intérêt). Enfin, il existe le crowdfunding en royalties correspondant à l’achat d’un pourcentage du chiffre d’affaires : on parie sur la réussite commerciale de l’entreprise, mais ici, on ne fait pas partie du tour de table. Vous suivez toujours ? Tant mieux ! On en vient maintenant aux éléments caractéristiques des investissements en crowdfunding : l’impact, le rendement et le risque. S’ils attirent déjà bon nombre d’investisseurs particuliers - 336 millions d'euros collectés à fin 2017 auprès de presque 4 millions de financeurs, selon le baromètre réalisé par KPMG pour Financement Participatif France (FPF), c’est principalement parce qu’ils génèrent des impacts sociaux, sociétaux ou environnementaux majeurs ciblés et mesurables. En contrepartie de quoi, ils présentent un risque élevé. On n'a rien sans rien ! Plus risqué mais plus musclé ! Côté rendement, là aussi, ça reste incertain. Même si le lending permet de border son échéance et son rendement (au risque de défaut près), c’est beaucoup moins maîtrisable sur l’equity ou les royalties, avec de surcroît un faible recul sur cette activité encore nouvelle finalement. Par conséquent, si vous décidez de vous lancer dans ce type d’investissement, il est vrai particulièrement attractif en termes d’impact, faites-vous accompagner par un professionnel ou choisissez bien votre plateforme d’investissement si vous voulez maîtriser un minimum vos perspectives financières. C’est qui le patron ?Avec ce tour d’horizon, on espère avoir démystifié l’épargne éco-responsable et vous avoir convaincu(e) que l’ère de l’opacité financière est terminée. Etes-vous désormais conscient(e) que vous avez le pouvoir de reprendre les rênes de votre épargne ? Que vous pouvez influer sur le sens dans lequel doit aller notre le monde ? Et que c’est, moralement et financièrement, la meilleure façon de placer votre épargne ? Comme cette sirène ou ce bel apollon qui sort de l’eau, l’épargne qui marie sens et performance est à portée de main… Donc, on arrête de rêver et on passe à l’action ! On vous donne rendez-vous dès la semaine prochaine (et les suivantes) pour un panorama des solutions par thème. Vous allez identifier plus précisément comment vous pouvez devenir un épargnant engagé et mettre du sens, de la vie dans vos investissements. Agissons et utilisons notre argent comme une arme de reconstruction massive ! Trois inspirations pour la route, à partager avec vos voisins de serviettesLe Marc Toesca de la semaine : “Hey Mister”, Ben Harper, 1995
https://www.youtube.com/watch?v=zZEGhcekgHw Le 3615 de la semaine : NOVAFI, le site de référence pour ceux qui veulent approfondir la finance durable http://novafi.fr/fiches-pratiques/ Le droit de réponse de la semaine : “L’économie symbiotique: régénérer la planète, l’économie et la société” par Isabelle Delannoy et Dominique Bourg- Acte Sud https://www.colibris-labonovafi.fr/fiches-pratiques/utique.org/livres/132-economie-symbiotique-9782330080211.html
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Yannépargnant éco-responsable convaincu et consultant fintech souhaitant partager son expérience, fondateur de gisemo Archives
Janvier 2019
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