Vous attendiez notre rendez-vous hebdomadaire avec impatience, comme le Spritz de fin de journée ? Cela nous fait chaud au coeur, sans mauvais jeu de mots par ces températures caniculaires ! On vous espère frais et dispo et plus motivé que jamais pour en apprendre davantage sur l’épargne éco-responsable. Aujourd’hui, vous l’aurez sans doute déjà compris, on s’intéresse à la solidarité. En 2015, 193 États membres de l’ONU ont rédigé une feuille de route universelle et défini des Objectifs de Développement Durable (ODD) à horizon 2030. Ceux-ci visent spécifiquement les populations, la planète, la prospérité et la paix. Mais, parmi toutes ces priorités, la première reste l’humain. Saviez-vous que dans le monde, 800 millions de personnes vivent encore sous le seuil de l’extrême pauvreté, c’est à dire avec moins de 2 dollars par jour ? Plus près de nous, la France compte un peu moins de 9 millions de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté selon la définition de l’INSEE. Comment accepter de tels chiffres ? Certains préfèrent faire la politique de l’autruche tandis que d’autres décident d’agir. Avez-vous déjà entendu parler de Muhammad Yunus, le père de la microfinance [1] qui a remporté le Prix Nobel de la Paix en 2005 ? Il est assez incontournable sur le sujet car il a créé un outil révolutionnaire, pour aider les populations pauvres, principalement dans les pays du Sud, à gagner leur vie et s’autonomiser. Comment ? En proposant des prêts de faibles montants à des agriculteurs, des éleveurs, des petits commerçants, des artisans pour les aider à acheter du bétail, des semences, des biens et des équipements. Le but ? Qu’ils puissent développer des activités génératrices de revenus dans la durée et améliorer leurs conditions de vie et celles de leur famille. Si on vous dit qu’avec notre épargne, on peut nous aussi contribuer à modifier la donne sans renoncer au rendement, ça vous donne envie d’en savoir un peu plus ? [1] La microfinance fournit un ensemble de produits financiers aux personnes exclues du système financier classique ou formel. Pour en finir avec la pauvreté, investissez dans des fonds à visée sociale Comme on vous l’a expliqué dans le 2ème article, les fonds dits solidaires investissent 90% à 95% de leur actif dans des supports classiques (actions, obligations) sélectionnés selon une approche ISR, et entre 5 et 10 % de l’actif dans des entreprises solidaires, permettant ainsi d’ajouter un impact social à l’épargne. Vous devriez désormais être incollable sur le sujet. Attention à ceux qui ne suivent pas, on a les noms ! Du côté des banques éthiques, on pense tout naturellement au Crédit Coopératif qui propose une gamme de fonds solidaires mettant à disposition des entreprises d’utilité sociale de la dette à taux préférentiel. La vieille banque mutualiste sait de quoi elle parle car cela fait plus de 35 ans qu’elle oeuvre au service de l’économie sociale et solidaire. Et elle affiche pas moins de 17 labels Finansol, label qui distingue les produits d’épargne solidaire des autres ! Mais du côté des banques traditionnelles, on s’implique aussi. BNP Paribas, par exemple, participe depuis de nombreuses années au financement des institutions de microfinance (IMF), l’équivalent de petites banques locales qui prêtent aux plus défavorisés. Grâce aux fonds solidaires gérés par BNP Paribas Asset Management, vous pouvez vous aussi participer au financement de la microfinance, en France et à l’international. En investissant dans ces fonds, vous soutenez en France deux organismes, l’ADIE et Initiative France, permettant à des personnes exclues du marché du travail de remettre le pied à l’étrier au travers de la création de micro-entreprises. Les fonds solidaires à l’international soutiennent, pour leur part, des acteurs de la microfinance tels qu’Oxus ou la société de gestion suisse-allemande leader en matière d’impact investing responsAbility. Au delà de la microfinance et du soutien à l’entrepreneuriat, gardez en tête qu’il existe d’autres thématiques d’investissement relatives à la solidarité comme, par exemple, l’hébergement de personnes dépendantes, l’accès à la santé, le maintien de l’autonomie, l’accès à l’emploi… Ne vous censurez donc pas ! Une remarque en passant… Comme on ne touche pas de commission pour faire la publicité de BNP Paribas ni d’aucune autre banque d’ailleurs, on vous conseille de découvrir d’autres solutions de placements solidaires comme par exemple la MAIF, vous savez… l’assureur militant. Engagez-vous aux côtés des entrepreneurs de l’innovation socialeVous vous souvenez du financement participatif ? Nous avions listé quelques plateformes de crowdfunding dans notre 2ème article, mais omis une initiative majeure en la matière. Deux trentenaires aussi bienveillants que brillants ont lancé, en 2014, 1001Impact.com devenu Lita.co. “Notre leitmotiv est de démocratiser la finance solidaire, et ainsi de permettre à chacun d’investir une partie de son épargne dans des entreprises qui ont du sens !”, nous précise Julien Benayoun, un des deux cofondateurs. Cette plateforme de crowdfunding en equity est consacrée à l'investissement à impact social positif. Elle a déjà collecté 12 millions d’euros qui lui ont permis de financer 49 entreprises ayant créé 3 650 emplois ! Seule une défaillance d’entreprise a été constatée à ce stade. Lita.co, c’est aussi plus de 3 000 particuliers qui ont investi sur la plateforme avec ticket minimum de 100 euros. Il y a en a pour tous les goûts, de l’accompagnement de personnes âgées, à la restauration solidaire et inclusive en passant par des applications éducatives à l’insertion des handicapés. On ne saurait trop vous conseiller d’aller faire un tour sur Lita.co pour passer au crible tous les projets à financer, autant d’occasions d’assouvir la soif d’engagement qui sommeille en vous. On attire, par ailleurs, votre attention sur le fait que l’assureur Aviva via son fonds Aviva Impact Investing France, géré en partenariat avec INCO, financeur solidaire d’entreprises sociales, a noué un partenariat innovant avec Lita.co. Pour 1 euro investi via la plateforme de financement participatif, le fonds Aviva Impact Investing France investit 1 euro dans les projets qui auront été validés par le comité d’investissement du fonds. Comme on avait eu l’occasion de le souligner dans notre 2ème papier, ce type d’investissement est assez risqué. On mise avec une maîtrise limitée sur le succès de l’entreprise, qui deviendra ou pas une future pépite et à plutôt à long terme. Il est donc préférable de placer l’argent dont on n’a pas besoin. Un pari de conviction en quelque sorte ! Avoir le beurre et l’argent du beurre (mais on laisse la crémière tranquille !)Au terme de ce petit laïus, est-ce que vous avez une idée de ce qu’est le retour social sur investissement ? Il s’agit d’un indicateur apparu il y a quelques années aux Etats-Unis, puis qui a été formalisé en Grande-Bretagne et promu plus récemment en France par l’ESSEC, l’une des trois meilleurs écoles de commerce françaises. Ce cadre d’analyse permet de qualifier, d’évaluer et de valoriser l’impact social créé par une organisation pour un montant d’investissement donné. Il inclut les coûts et les bénéfices à la fois sociaux, environnementaux et économiques. Notre conseil du jour est le suivant : quand on sélectionne un placement, il ne faut pas seulement se focaliser sur le couple rentabilité/risque mais aussi sur ce qu’un euro investi génère en termes d’impact social. Dit autrement, on peut équilibrer ses attentes entre performance économique et performance sociale. Capito ? Construisons avec notre épargne un monde où tout le monde a sa placeLoin de s’en réjouir, on constate que les défis et les enjeux liés au développement et à l’avenir sont des opportunités d’investissement. On ne saurait trop vous encourager à être plus curieux, créatif et ouvert ! Sortez de votre zone de confort et repensez la définition de la solidarité. On vous en propose une que nous affectionnons particulièrement, à l’origine de la Social Valley créée aux Philippines par Tony Meloto : “less for self, more for others, enough for all” [2]. Sur ce, on vous dit à la semaine prochaine et on vous laisse sur une citation qui n’est pas étrangère à la création de gisemo : "Tant qu'un homme pourra mourir de faim aux portes d'un palais où tout regorge, il n'y aura rien de stable dans les institutions humaines", Eugène Varlin, 1868. [2] "Moins pour soi, plus pour les autres, suffisamment pour tous" Trois inspirations pour la route, à partager avec vos voisins de serviettesLe Marc Toesca de la semaine : “Les enfoirés” par Coluche & co
https://www.youtube.com/watch?v=TjE6i8X3Uf8 Le 3615 de la semaine : SOCIALTER, le média (aussi disponible en presse) qui s’impose dans la veille sociale et environnementale http://www.socialter.fr/fr Le droit de réponse de la semaine : “Inégalités”par Anthony B. Atkinson, directeur de recherche et père spirituel de Thomas Piketty - Editions Points https://www.babelio.com/livres/Anthony-B-Atkinson-Inegalites/807520
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Yannépargnant éco-responsable convaincu et consultant fintech souhaitant partager son expérience, fondateur de gisemo Archives
Janvier 2019
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